Aaaah les vacances, le ciel bleu, le soleil, la mer… ça en fait rêver bien plus d’un non ? Pourtant, je suis prête à parier que nous nous sommes tous déjà retrouvés face à un bord de mer jonché de déchets plastiques. Et ça, c’est tout de suite moins fantasmant !
Bon, ce n’est plus une surprise si je vous dis que le constat de la pollution des océans mondiaux est aujourd’hui alarmant. Début juin 2018, l’ONU affirmait dans un rapport qu'environ 5.000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde, soit presque 10 millions par minute ! Pourtant ce n’est qu’une infime partie de ce plastique qui est recyclé, la majeure partie des déchets restants se retrouve alors dans le Grand Bleu.
La quantité de plastique à la dérive est telle que certains scientifiques parlent alors d’un « 7ème continent » de plastique. Je vous arrête de suite, ce nouveau continent n’est pas une montagne solide de déchets localisée, ce sont plutôt différentes zones étendues, des « soupes de plastiques » dispersées dans l’ensemble des océans (notamment dans le Pacifique). Et c’est justement cette étendue qui est comparable à la taille d’un continent.
Comme vous le savez, les eaux marines sont soumises à des courants sous l’effet des vents (en partie). Ces courants marins convergent les uns vers les autres et forment alors d’énormes tourbillons permanents appelés « gyres océaniques » (comparable aux tourbillons qu’on peut observer dans nos éviers et toilettes avec certes une taille bien plus minime).
Source : Geopolis-France-Info |
Ces énormes tourbillons tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord, et en sens inverse dans l’hémisphère Sud du fait de la force de Coriolis (causée par la rotation de la Terre).
Tôt ou tard, les déchets plastiques à la dérive se retrouvent donc piégés dans ces gyres. On compte 5 principaux gyres (oui parce que j’aurai appris qu’on dit un gyre et non une gyre) qui se trouvent dans l’Atlantique Nord et Sud, le Pacifique Nord et Sud et dans l’océan Indien. La zone d’accumulation qui fait le plus parler d’elle est le vortex de déchets du Pacifique Nord (ou The Great Pacific Garbage Patch pour les plus anglophones d’entre vous) puisque sa surface est estimée à six fois celle de la France (oui vous avez bien lu).
Alors oui le Pacifique, c’est pas jojo. Mais désolé de vous décevoir, notre chère et tendre mer Méditerranée c’est aussi la foire à la saucisse puisqu’elle fait aujourd’hui partie des mers les plus polluées au monde. La concentration de plastique en mer Méditerranée serait même 4 fois plus élevée que dans l'île de plastique du Pacifique Nord.
La WWF estime que près de 150-500 000 tonnes de macro-plastiques (sacs, bouchons, filets, bouteilles…) y sont rejetées chaque année. Mais surtout, sous l’effet du soleil (action chimique des UV qui provoque notamment des réactions d’oxydation) et de l’érosion marine, ces macro-plastiques se fragmentent en petits morceaux qui eux même se fragmentent, etc. On arrive alors à des fragments dont la taille est inférieure à 5mm et qu’on appelle microplastiques. Les scientifiques estiment que ce sont 70 à 130 000 t de microplastiques qui sont rejetées en mer chaque année par l’Europe ! Je vous laisse imaginer le nombre de microplastiques nécessaires pour atteindre une telle masse… Pour info, Eriksen et al. ont estimé en 2014, que plus de 5 mille milliards de microplastiques flottent à la surface des océans soit plus de 250 000 t. De quoi faire tourner la tête…
Et nous, les français, n’avons pas de quoi être fiers puisque nous nous hissons à la 5ème place des pays Méditerranéens les plus pollueurs avec près de 66 tonnes de plastiques déversés en mer derrière l’Egypte (77), l’Italie (90), l’Espagne (126) et la Turquie (144). Cocorico…
En 2016, des chercheurs ont mis en évidence pour la première fois la présence de nanoparticules de plastiques (c’est-à-dire des fragments de l’ordre du nanomètre soit 10^-9m) dans les océans mondiaux. Pour vous donner une idée, le nanomètre est utilisé pour exprimer des dimensions aux échelles atomique et moléculaire.
Le problème de retrouver des fragments de plus en plus minuscules est que les organismes en ingèrent de plus en plus facilement… Le zooplancton, les moules, les poissons ou encore les Cétacés et tout autre organisme marin en bouffent alors, ce qui peut avoir, à long terme, des conséquences néfastes sur leur santé (malformations, reproduction altérée, maladies…). Bref, ça fout en l'air moults écosystèmes !
Mais le problème réside surtout dans le phénomène de bioacccumulation. Le zooplancton ingère des microparticules, ces zooplanctons sont ingérés par certains poissons qui sont eux-mêmes mangés par des poissons plus gros, puis les gros prédateurs et ce, jusqu’à l’Homme. Le long de cette chaîne trophique, les composés sont de plus en plus concentrés et les concentrations de plastiques présentes dans les organismes deviennent alors supérieures aux concentrations présentes dans l’eau environnante. Nous polluons nous-mêmes l'océan pour, au final, nous détruire la santé aussi ! L'Homme est un animal tellement malin...
Bon là, je vous ai parlé des microplastiques mais, comme vous le savez, les macroplastiques sont aussi pas mal dans leur genre. Vous avez tous déjà vu des photos de tortues avec des pailles coincées dans leurs narines, ou avec la carapace déformée par des filets, des oiseaux enchevêtrés dans des sacs plastiques, et j’en passe.
Beaucoup d’animaux se nourrissent aussi de macroplastiques et microplastiques par confusion : l’apparence et l’odeur des plastiques peuvent rappeler celles de certaines proies (méduses, krill...).
Sachez aussi que certains organismes peuvent se fixer sur les plastiques à la dérive. Les plastiques participent donc à l’introduction d’espèces dans un environnement où elles étaient auparavant absentes : on parle d’espèces exotiques invasives. Or, ces espèces exotiques indésirables peuvent être agressives et pourraient nuire aux écosystèmes littoraux, intertidaux et littoraux.
Ainsi, d’après la WWF, à l’échelle mondiale, environ 700 espèces marines sont menacées par le plastique, dont 17 % sont classées par l’UICN comme « menacées » ou « en danger critique d’extinction », Nous pouvons citer quelques cas comme ceux du phoque moine d’Hawaï, de la tortue Caouanne et du puffin fuligineux.
Comme vous le savez, différentes solutions ont été mises en place et d’autres sont en cours de développement pour diminuer cette masse astronomique de plastoc à la dérive. Par exemple, la fondation « The Ocean Clean Up » créée en 2013, est en train de finaliser un très gros projet qui devrait être lancé cet été ! Son but : nettoyer près de la moitié du « vortex de déchets » du Pacifique Nord en 5 ans seulement. Pour cela, un flotteur de 600 m de long positionné en U à la surface de l’eau et et une « jupe » de 3 mètres de profondeur ont été conçus pour retenir les débris plastiques. Ce système est transporté par les courants et le plastique se retrouve coincé au milieu. Un bateau « poubelle » est prévu chaque mois pour récupérer le plastique récolté qui sera alors RECYCLÉ ! Pour parfaire le tout, ce système a été pensé de manière à faire face aux tempêtes et ne pas gêner la faune environnante. A voir maintenant si certains résultats seront atteints... Evidemment, il est inconcevable de pouvoir éliminer tous les plastiques contenus dans l'océan. Ce système a de nombreuses limites : de nombreux plastiques, lors des tempêtes, peuvent circuler en profondeur et donc passer sous la "jupe" de 3 mètres de profondeur. De plus, ce système a été pensé pour ramasser les gros déchets. Qu'en est-il alors des plus petits déchets en plastique, inférieurs à 1 cm ? Enfin, le boudin formant un "U" a une longueur anecdotique comparée à la surface des vortex de déchets...
Il semblerait que la première solution ne soit pas de ramasser les déchets dans la mer et de refermer la connerie des autres mais bel-et-bien de stopper le relargage des déchets en mer... depuis les continents ! De l'éducation, du respect et du civisme... des valeurs peu représentées de nos jours...
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Beaucoup d’animaux se nourrissent aussi de macroplastiques et microplastiques par confusion : l’apparence et l’odeur des plastiques peuvent rappeler celles de certaines proies (méduses, krill...).
Campagne de sensibilisation à la pollution plastique par l'association MEDASSET |
Sachez aussi que certains organismes peuvent se fixer sur les plastiques à la dérive. Les plastiques participent donc à l’introduction d’espèces dans un environnement où elles étaient auparavant absentes : on parle d’espèces exotiques invasives. Or, ces espèces exotiques indésirables peuvent être agressives et pourraient nuire aux écosystèmes littoraux, intertidaux et littoraux.
Ainsi, d’après la WWF, à l’échelle mondiale, environ 700 espèces marines sont menacées par le plastique, dont 17 % sont classées par l’UICN comme « menacées » ou « en danger critique d’extinction », Nous pouvons citer quelques cas comme ceux du phoque moine d’Hawaï, de la tortue Caouanne et du puffin fuligineux.
Comme vous le savez, différentes solutions ont été mises en place et d’autres sont en cours de développement pour diminuer cette masse astronomique de plastoc à la dérive. Par exemple, la fondation « The Ocean Clean Up » créée en 2013, est en train de finaliser un très gros projet qui devrait être lancé cet été ! Son but : nettoyer près de la moitié du « vortex de déchets » du Pacifique Nord en 5 ans seulement. Pour cela, un flotteur de 600 m de long positionné en U à la surface de l’eau et et une « jupe » de 3 mètres de profondeur ont été conçus pour retenir les débris plastiques. Ce système est transporté par les courants et le plastique se retrouve coincé au milieu. Un bateau « poubelle » est prévu chaque mois pour récupérer le plastique récolté qui sera alors RECYCLÉ ! Pour parfaire le tout, ce système a été pensé de manière à faire face aux tempêtes et ne pas gêner la faune environnante. A voir maintenant si certains résultats seront atteints... Evidemment, il est inconcevable de pouvoir éliminer tous les plastiques contenus dans l'océan. Ce système a de nombreuses limites : de nombreux plastiques, lors des tempêtes, peuvent circuler en profondeur et donc passer sous la "jupe" de 3 mètres de profondeur. De plus, ce système a été pensé pour ramasser les gros déchets. Qu'en est-il alors des plus petits déchets en plastique, inférieurs à 1 cm ? Enfin, le boudin formant un "U" a une longueur anecdotique comparée à la surface des vortex de déchets...
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À propos de The Ocean Clean Up, on peut regarder cette vidéo de Monsieur Bidouille : https://www.youtube.com/watch?v=oLsGvAQwkSw
RépondreSupprimersuper article ! lol .. enfin c'est pas marrant hein ... mais c'est bien écrit ^^
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